Conséquences des Feus de Forêt
Ici, le relief est montagneux et le climat sec si bien que la végétation naturelle est essentiellement arbustive. Elle se compose de genêts, de thym, de romarin, de lavande, de bruyères, plantes épineuses, aromatiques et résineuses dont les feuilles sont de taille réduite pour mieux résister à la chaleur. On trouve aussi de nombreux pins appréciés pour la facilité de leur croissance et pour l’ombre qu’ils offrent. Le sol se couvre de ce fait d’un tapis très sec d’aiguilles de pins qui s’enflamment facilement, d’autant plus que ces plantes contiennent de la résine. L’abandon des exploitations agricoles a conduit à remplacer amandiers, oliviers et chênes-lièges qui brûlent moins aisément, leurs feuilles plus larges contenant de l’humidité, par des pins. Pour limiter les risques de feus de forêt, il est nécessaire de réintroduire la culture de certaines espèces.
Cependant, l’avantage des résineux est qu’ils ne meurent pas complètement. Par exemple, lorsque les pommes de pins éclatent sous l’effet de la chaleur, les pignons se sèment spontanément et donnent naissance à de jeunes arbres. La nature peut se régénérer ainsi. D’autre part, après un feu de forêt, il y a toujours un risque de voir disparaître le sol (la terre) recouvrant les versants rocheux des montagnes car il ne serait plus retenu par les racines des arbres en cas de pluies torrentielles, ce qui interdirait à la végétation de repartir. Mais ce risque sera limité si on laisse en place les plantes, même brûlées, leurs racines continuant de jouer leur rôle. En revanche, il faudra attendre deux ans et demi pour que cette végétation revive vraiment et cinq ans pour que les pins puissent à nouveau donner de l’ombre.
Les animaux pâtissent également de ces feus de forêt. Le gibier réussit généralement à s’enfuir, les plus petits sont ceux qui souffrent le plus : les flammèches en suspension dans l’air brûlent les ailes des papillons, les insectes à antennes deviennent incapables de s’orienter à cause de la fumée, les nids d’oiseaux, les oeufs de fourmis, etc. …. partent en flammes avec les troncs d’arbres. Cela enrichit le sol en sels minéraux mais les animaux ne reviendront pas dans cette zone avant un certain temps car ils ne peuvent plus s’y nourrir.
Un autre risque écologique, à la suite de feus de forêt répétés et couvrant une superficie étendue, est l’assèchement du climat du fait de la disparition des arbres. En temps normal, ils transpirent sous l’effet de la chaleur et contribuent ainsi à maintenir une certaine humidité ambiante. Celle-ci renforce la saturation de l’air en eau due à l’évaporation de la mer, ce qui, à terme, provoque des pluies au-dessus des régions arborées.